Dans les Alpes-Maritimes, il existe une ascension peu fréquentée et qui va vous ravir : il s’agit de la Madone d’Utelle. C’est un sanctuaire et un lieu de pèlerinage. La chapelle est dénommée Notre-Dame-des-Miracles.
Cette ascension vaut vraiment le coup pour plusieurs raisons. D’une part, il s’agit d’un vrai sommet de montagne et non pas d’un col. Cela vous permet de jouir d’une vue époustouflante à 360°. Il paraît même que l’on peut voir 60% de la surface des Alpes-Maritimes depuis le point le plus haut (je me méfie de ces affirmations toutes faites et je doute qu’on puisse voir autant de surface de territoire, mais 60 % de la bande côtière me paraît plausible).
La route est très belle et un peu fréquentée côté est jusqu’au village d’Utelle, plus sauvage et très, très peu fréquentée côté ouest.
Le versant est se prend depuis le village de Saint-Jean-la-Rivière, dans la vallée de la Vésubie. La montée est régulière et ne présente pas de très forts pourcentages, mais elle est longue : 15 km à 5,8 % de moyenne. Le point le plus haut de la route est à 1194 m (antenne TDF). Vous passerez par le village d’Utelle (connu pour des façades peintes sur les maisons) avant de tourner à gauche vers le sommet en lui-même.
Le versant ouest, c’est une autre paire de manches : vous devez monter d’abord au village de la Tour-sur-Tinée (depuis la vallée de la Tinée, donc). Cette partie n’est pas difficile.
Après le village de la Tour, par contre, attendez-vous à du très costaud. Vous devrez descendre très profondément bien en dessous du village, puis remonter par des pentes autour de 10-12 % pendant quelques kilomètres. Mais ce n’est que l’amuse-gueule, car la dernière partie de la montée passe à 15 % par endroits et reste soutenue au-dessus de 12 % pendant 1 à 2 km.
Pensez à vos braquets avant de venir, sous peine de sanction immédiate et, surtout, ne venez pas en pleine chaleur, car il n’y a pas d’air sur cette route entourée de montagnes, très proches (voir le chapitre « Le pied à terre »).
Si vous passez l’obstacle, vous arriverez à la bifurcation qui mène à la Madone pour terminer plus en douceur cette belle ascension.
Si vous avez suivi mes explications, vous avez compris qu’on peut faire une très belle boucle en montant d’un côté et en redescendant de l’autre, ce qui est toujours plus agréable que de faire un aller-retour par le même parcours. Mais attention, car si vous avez décidé de descendre côté Tinée, vous aurez un mur à franchir avant de rejoindre le village de la Tour-sur-Tinée, et il fait très mal également (passages à 12 %).
Au départ de Nice, la boucle complète dépasse les 100 km. Je la recommande au printemps ou en automne (en hiver, les fonds des vallées de la Tinée et de la Vésubie sont dangereux à cause du verglas) et de préférence un dimanche, car se faire doubler dans les vallées par des camions est dangereux et très désagréable.
Si vous êtes croyants, vous pourrez vous aider de Notre-Dame-des-Miracles pour monter cette ascension, mais ne comptez quand même pas trop sur elle, et je vous conseille plutôt de venir avec un peu de kilomètres de montagnes dans les jambes. Ce sera plus prudent…