La journée de repos a Luz St Sauveur était la bienvenue après 5 jours de vélo intense .J’ai adoré le lieu et l’ambiance de ce village. Et j’ai adoré les 3 heures de balneo à Luzea .En fait il s’agit des anciens thermes de St Sauveur entièrement rénovés et équipés des dernières nouveautés en balneo. J’ai ainsi pu tester le bain en baignoire ou on est littéralement lessivé pendant 20 min et un massage par des hydrojets sur un matelas rempli d’eau .

Je redoutais quand même la reprise du vélo après cette coupure .Je suis parti ce matin a 7h30 sous les nuages et quelques gouttes de pluie .Apres une quinzaine de km de vallée j’ai attaqué le 1er col : le col des Borderes absolument inconnu et qui est en fait une variante permettant de rejoindre le col du Soulor plus haut que la route normale.C’est un col assez long et casse pattes car les premiers kms sont en montagnes russes .La route longe ensuite un magnifique torrent sur plusieurs kms .A 2,5 km du sommet on s’élève brusquement et les 2 derniers kms sont entre 8 et 11% ..un cycliste un peu âgé ( je n’arrive plus a donner d’âge) m’a dit bravo en me doublant. Je ne sais pas si c’était en voyant le fanion de la ronde des clowns ou si c’était en voyant mes sacoches ,mais ça m’a bien fait plaisir ( j’ai souvent été encouragé depuis le début).

Le temps etait toujours menaçant mais il ne pleuvait pas.Je suis ensuite descendu vers un village où j’ai rejoins la route du col du Soulor .A partir de cet endroit un panneau indique le col à 7km à 8% de moyenne et un maxi à 8,5 .C’est effectivement assez soutenu mais je commence à avoir l’habitude et je sais quel rythme prendre dans ces pentes .Je me suis très vite retrouvé dans un brouillard à couper au couteau .Difficile de se dire qu’il y a de  la canicule quelque part en France .D’ailleurs les paysages sont d’un vert intense et il y a de l’eau partout par ici …j’avais perdu l’habitude

Ne me demandez pas quels sont les paysages au Soulor : je n’ai rien vu …( je sais juste que c’est une station de ski nordique ).On bascule ensuite sur 3 à 4 kms pour remonter pendant 7 kms vers le sommet d’un autre mythe des Pyrénées : l’Aubisque .La montée n’est pas dure mais je l’ai faite dans le brouillard jusqu’au dernier km et là j’ai vu ce que la nature peut nous offrir de plus beau .Le soleil enfin présent, des chevaux ( les mêmes que l’autre jour au col de Pailheres ) et une vue grandiose sur le massif du Pic du midi d’Ossau…j’aurais pu écraser une larme de bonheur comme l’autre jour mais elle n’est pas venue .Je dois être blasé… plus sérieusement je pense que l’autre jour c’est l’effort extrême que j’ai dû fournir pour atteindre le sommet qui m’a fait craquer. Ici c’était costaud mais pas à ce point. J’ai quand même adoré voir la mer de nuages au-dessus de la vallée et me sentir privilégié comme toujours. La descente fût très rapide ce qui me fait penser que l’Aubisque est plus coriace de ce côté. Apres une vingtaine de km et  en passant par Laruns ville étape du Tour il y a 2 semaines ( oû le calme est revenu semble t il …) j’ai commencé la montée du dernier col : le col de Marie Blanque ( emprunté il y a 2 semaines dans le sens inverse ) et où Pogacar  a essuyé un premier revers, certes sans aucun rapport avec celui d’aujourd’hui…d’ailleurs je pense qu’il est redevenu humain et c’est rassurant d’une certaine façon ( contrairement à Vingegard qui a la tête de Robocop vous trouvez pas ? ) 

Le panneau au pied du col annonçait 11 km à 5,5 de moyenne. J’ai alors pensé que ce serait de la rigolade et c’est bien le problème. Il ne faut pas se fier au % moyen d’un col car ce qui m’attendait était d’un tout autre calibre .Les 6 premiers sont à 8% sans aucun répit. En 4ème col et à presque 100 bornes du départ je peux vous dire que ça commence à couiner gentiment. Au 7ème km on atteint une sorte de plateau à vaches magnifique et on reste à la même altitude pendant 2 km environ mais ensuite ça remonte sévèrement. Les panneaux qui indiquent chaque km à venir sont trompeurs car les 2 derniers km sont en descente pour moitié et du coup ils vous annoncent 2% alors qu’en fait on descend puis on remonte à 8% …terrible…j’étais pressé d’arriver d’autant plus qu’il y avait de nouveau du brouillard 

 Finalement cette étape sera la plus longue de mon périple ( 114 kms ) et une des plus raides ( plus de 2500 m de D+)

Ce soir je suis en plein Bearn à Oloron Ste Marie petite bourgade un peu triste mais mon gite est magnifique dans une vieille maison  très bien rénovée et la proprio très sympa 

Demain j’arrive au pays Basque à St Jean Pied de Port et  j’aurai encore 4 cols à franchir mais bien plus modestes ( ceci dit  je méfie avec leurs panneaux à la c….)

Plus que 2 étapes 

 A demain … et vive ….vous savez quoi 1