Quelle journée… je ne suis pas près de l’oublier . Tout d’abord un grand merci à Sarah pour son accueil à la Terrasse d’Argein (09) . Si vous passez par là, hébergez vous chez elle .Vous serez bien accueillis et vous pourrez parler de St Martin Vesubie, de Vesubia et de Ciotti ( Bon Ciotti c’est pas obligatoire …).elle m’a filmé au départ devant son gîte .. il fallait être motivé pour partir ce matin sous les nuages bas et un petit crachin par moment. Moi j’ai adoré car il faisait la température idéale pour monter les cols.J’ai commencé par la montée du Portet d’Aspet, petit col par la longueur et pas très dur par le côté où je l’ai gravi .Il est aussi connu pour être le lieu du décès du coureur Italien Fabio Casartelli et une stèle a été érigée à l’endroit où il est mort .c’est à partir de sa chute en 95 que le port du casque sera obligatoire dans les courses. Le 2eme est plus long et plus pentu : c’est le col de Menté célèbre également pour la chute et l’abandon de Luis Ocana dans les années 70 ( il pleuvait et il n’a pu freiner dans un virage , cette année là il portait le maillot jaune et était en passe de battre le grand Merckx.) Les nuages étaient encore nombreux dans ce 2eme col mais j’ai pu apercevoir l’arrivée du soleil dans la descente vers la vallée de Luchon..la vallée est très jolie et quasiment plate jusqu’à Bagnères de Luchon pied du 3 eme col : le col de Peyresourde. Celui ci est long (15km) et assez soutenu (6,5% moyen) mais mon étape de transition de la veille a fait merveille et je n’avais pas mal aux jambes malgré le cumul des km et du dénivelé. C’est un très beau col dans sa 2eme partie .On est dans des alpages et la vue est très dégagée sur 360 degrés . Contrairement aux 2 premiers cols qui sont très encaissés et n’offrent pas de vue ( ils sont dans la forêt ), celui ci est un vrai col de montagne comme je les adore dans les Alpes .Au sommet on passe dans le département des Hautes Pyrénées et on bascule sur Loudenvielle.C’est très aérien et on voit au loin plusieurs villages très petits et serrés autour de leur église, de chaque côté de la vallée.Il y a un sentiment de sérénité dans ce paysage. Arrivé dans la vallée je n’avais pas terminé car le studio que j’ai réservé se trouve à Val Louron une minuscule station de ski perchée à 1500 m sur la route du col d’Azet .Ce qui veut dire que j’ai remonté un 4eme col aussi haut que Peyresourde.La route est d’ailleurs très sévère : 7 km a 8,5 de moyenne et des passages à 12 … mais voilà, aujourd’hui j’avais les jambes pour encaisser ce genre d’efforts .Je ne sais pas pourquoi mais j’étais dans un jour  » rahh  lovely ». ( ceux qui ont lu mon 1er livre savent de quoi je parle ).Demain je vais donc terminer le dernier km du col d’Azet puis basculer sur le village d’Arreau qui est le pied du col d’Aspin ( col mythique des Pyrénées) et surtout enchaîner avec le Tourmalet ( celui là n’est même plus un mythe, il est encore au dessus … c’est le col le plus emprunté par le Tour depuis sa création).Au sommet ma journée sera presque terminée car je fais étape à Luz st Sauveur située au pied du col de l’autre côté et j’ai prévu une journée de repos mardi dans ce petit bourg ( il parait qu’il y a des bains très sympas ) 

avant de terminer je voudrais remercier mes enfants et leur maman ( on a l’esprit de famille et en général les initiatives sont collectives ) car ils m’ont fait rêver quelques heures hier soir en publiant un commentaire dans l’article d’hier signé David Gaudu ( actuel 9eme du Tour et 1er Français ).cela pouvait être crédible car je lui avais envoyé un message sur Strava ( suite à une rencontre très furtive dans le Turini ) et le texte me paraissait plutôt bien écrit et correspondant bien à un pro encourageant un vieux cycliste . Ce qui était moins crédible c’est le moment car hier a eu lieu l’étape la plus dure du Tour et imaginer le 9eme du Tour envoyer ce genre de messages le soir même n’est pas envisageable.Ils m’ont appelé le soir même pour me dévoiler le pot aux roses mais j’y ai quand même cru un moment ( ils voulaient m’en envoyer un autre signé Raymond Poulidor … là j’aurais compris tout de suite)

allez à demain et vive le vélo